François  LEOST


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1847 - 1853 :  L'enfance

 

Le 17 mars 1847 à 20h nait François LEOST, fils de Corentin LEOST et de Marie LE LOAEC, tous deux sont cultivateurs et résident à Guissény dans le Finistère. Il nait donc dans le hameau de Kergoniou en Guissény chez sa grand-mère paternelle Marie Anne ROLLAND. En effet, depuis le mariage de ses parents en 1846, toute la famille réside chez la grand-mère qui vit seule depuis le décès de son mari en 1833. Ils sont jusqu'à 12 personnes vivant sous le même toit, ce qui laisse peu de place on l'imagine bien. François porte le prénom de son oncle décédé deux mois et demis avant sa naissance.  

 

Les Grands Barachons à Guissény, début du XXe siècle 

 Sa grand-mère paternelle chez qui toute la famille vit décède à son tour le 27 février 1851 à l'âge de 65 ans. François a alors l'âge de 3 ans. Pour autant la famille ne semble pas démanager à la suite de cet événement et continue de vivre au même endroit. En 1850 nait son petit frère Sezny, un autre petit frère dont le prénom n'est à ce jour pas connu en 1852, et enfin son petit frère Michel qui naquis le 15 juillet 1853 avant de décéder une semaine après. 

 

Ce dernier accouchement est très difficile pour la mère (Marie), tout comme ce fut le cas pour le petit garçon sans prénom mort-né un an plus tôt. Mais cette fois-ci, malgré l'état de santé plus que précaire de Michel, la mère meurt des suites de l'accouchement. Elle a alors 37 ans tandis que François n'a que 6 ans lorsque la tragédie arrive. 

 

1861 - 1873 :  Vivre en région Brestoise

 

De 1861 à 1873, François et sa famille déménagent et partent vivre à 20km de Guissény, en région Brestoise dans la commune de Bohars puis dans le quartier de Lambézellec à Brest. 

 

Le 6 septembre 1868, François se marit avec Joséphine MARC. Il a 21 ans, il  est fondeur tandis que sa jeune épouse, elle a 22 ans et est tailleuse. Le père de François (Corentin) ainsi que la mère de son épouse sont également présents. Cinq mois plus tard, son père décède à l'âge de 58 ans dans leur domicile.  

Par la suite, François et Joséphine ont 6 enfants dont deux décéderont très jeunes. 

 

Acte de Mariage entre François LEOST et Josephine MARC  et la signature de François LEOST en 1868

 

1873 :  Emigration de la famille au Havre

 

Au cours de l'année 1873, des employés d'industries normandes font du démarchage en Bretagne pour recruter des ouvriers par contrat. Lors de l'une de ses rencontres, François signe un contrat d'embauche qui commence à la Saint-Michel. Dès lors, il décide de quitter sa Bretagne natale avec femme et enfants. 

 

Une compagnie de paquebots à vapeur fait alors la liaison Morlaix - Le Havre en 18h / 20h dès 1839, selon l'historien Jean Legoy. Ils arrivent donc à l'automne 1873 au Havre et s'installent d'abord au 54 rue Hilaire Colombel jusqu'en 1883 puis au 30 rue Lefèvreville jusqu'en 1885. 

 

Le cobateur "Finistère II"  vers la fin du XIXe siècle faisant la liaison Morlaix - Le Havre

Dix ans après leur arrivée au Havre, sa femme Joséphine décède à l'âge de 36 ans laissant François seul avec leurs cinq enfants. Mais un an et demi plus tard, après la rencontre d'une belle jeune femme dénommée Blanche HAUPOIS, le couple se marie le 31 mai 1884 toujours au Havre. A cette époque, François est mouleur, il a alors 37 ans tandis que sa nouvelle épouse Blanche est ouvrière à la filature et est âgée de 27 ans. 

 

Blanche élève les enfants de son mari mais également les siens. Ainsi le couple s'occupe de 14 enfants, six d'entre eux atteignent l'âge adulte et seul cinq auront une descendance. A l'aube de 1885, ils résident tous au 91 rue Augustin Normand. 

 

1885 :  Le héro cul de jatte

  

En 1885, François travaille au sein des Chantiers et Ateliers Augustin Normand sur le port du Havre. Cette immense entreprise de construction navale était réputée pour la construction de ses navires dabord civile puis de guerre, ils ont également développé la chaudière Normand, une des premières conceptions de chaudière à tubes d'eau. 

 


Images et photos des Chantiers et Ateliers Auguste Normand, de la fin du XIXe et début XXe siècle

 

François a alors 38 ans lorsqu'un terrible accident arrive : une grande poche de métal en fusion menace de s'effondrer sur ses collègues. Il se met à retenir la poche permettant à ses camarades de fuir mais la poche s'effondre sur lui, laissant le métal en fusion lui brûler les deux jambes qui doivent par la suite être amputées.  Il portera dorénavant des prothèses. Sa nièce Madeleine BOISSY-FENSTERBANK le surnomme alors "le cordonnier cul de jatte". Parralléllement à ces évènements, François est également débitant et tient un bar dénommé "Au cul de jatte", avec comme enseigne deux jambes de bois dans un baquet. Cet établissement se trouve alors au 13 rue Victor Hugo au Havre. Mais la presse de l'époque évoque une situation paradoxale : Les Almanachs du Havre évoquent ainsi que "il a peu de don pour le commerce. Il ferme les jours de régates, pour regarder la course de voiliers assis sur une chaise. C'est pourtant ce genre d'évènement qui peut être bon pour les affaires !". Il fera malheureusement (ou logiquement) faillite. 

 

1885 - 1915 :  La fin de sa vie

  

Après la fermeture de son débit de boisson, il change de métier et devient cordonnier au 11 passage du Sergent Bobillot. La plupart des outils seront conservés par la famille notamment son établis, son pied de fonte et d'autres outils que son fils Edouard utilisera sous l'occupation allemande. 

 

La vie suit sont chemin, des enfants naissent quand d'autres décèdent. En 1900, il devient pour la première fois grand-père avec la petite Marcelle LEOST, il a alors 53 ans. 

 

A plusieurs reprises au cours de la période 1900-1914, il donnera son consentement aux mariages de ses enfants par acte devant notaire, en ne se rendant pas aux cérémonies. On peut supposer que son état de santé se soit détérioré, l'empechant de s'y rendre. Il décèdera le 2 juillet 1915 à 14h au sein de l'hopital du Havre, au 55bis rue Gustave Flaubert et est sans doute (n'ayant pas de preuve à ce jour) été inhummé au cimetière Sainte Marie.